Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Entrenousoidit
Publicité
Pages
Visiteurs
Depuis la création 9 098
Entrenousoidit
Archives
Entrenousoidit
Derniers commentaires
Newsletter
5 abonnés
25 juin 2022

Parler de la pluie et du beau temps.

La pluie tombe derière les carreaux et je m'ennuie. Non je ne m'ennuie pas ! Je médite. C'est pas pareil. Cela fait plusieurs jours qu'il pleut. Cela rafraichi les températures  de ces derniers jours qui étaient insupportables. Cela apporte de l'eau aux jardins, aux prairies, aux récoltes qui en avaient tellement besoin. Mais surtout, ces pluies d'été ravivent de nombreux souvenirs en moi et me replongent loin dans l'enfance.

 Il avait ces jours là son grand paraluie noir, un vieux parpluie de berger. Comme il ne pouvait ni aller aux champs, ni faire les foins, c'est lui qui partait garder les vaches. Ils les amenait au pré du ruisseau. Une terre ingrate, recouverte de genêts et d'herbe rèche. Nous avions cette pature en appoint, contre son entretient. C'est à dire que nous n'en payons pas la location, nous la faisions paturer. Tout prés de la maison, elle  permettait de sortir les vaches par mauvais temps. Avant de les conduire ici, il avait mis dans leur crèche un peu de foin pour compléter cette mauvaise nourriture qu'elles allaient trouver sans se rassasier. Nous l'accopmpagnons toujours, mes soeurs et moi. Nous nous abritions sous son grand parapluie, ou nous jouions parmi la lande sans autre préoccupation que de tuer l'ennui. Parfois s'il avait autre chose à faire, c'est elle qui partait garder, tours nous l'accompagnions. Notre chienne, la Lorette, suivait le maigre troupeau et chassait les rats taupiers pendant que sous son autre parapluie, noir lui aussi mais plus petit que celui de mon père, elle raccomodait chaussettes ou tabliers rattrapés pas l'usure et un certain nombre d'années. Maman gardait plutôt le soir, tandis que papa s'y consacrait surtout les matins, pendant qu'elle cuisinait. Plus tard, c'est nous qui allions garder, nous n'aimions pas trop cette responsabilité qu'on nous confiait.  Nous inventions ma soeur et moi, des jeux pour nous occuper. Parfois nous oublions de surveiller nos vaches qui s'éloignaient du pré. Je me souviens d'une fois, nous gardions aux narces, une mauvaise pature marécageuse, faite de joncs, de fougères et de vergnes, située en bordure d'un bois, où les clairières offraient une herbe fraiche et parfumée. Nos vaches ne mirent pas bien longtemps à se rendre compte de la situation avantageuse que nous leur avions laissée. Aussi prirent elles le chemin qui monte en pointe vers, la plaine des lacs. Nos parrents occupés à la récolte des pommes de terre, au champ de la Bugette, avaient pris soin de jeter un oeil  de temps en temps de notre côté et surveillaient  de loin ce qui se passait. Tout à coup, alors que nous mimions une cérémonie d'enterrement, la Marlaguette, si je me souviens bien (nous venions de lire son histoire dans un livre du père Castor, que nous avait procuré une de nos tante), nous entendimes des "Hé ! La haut ! Vos vaches ! vous les surveillez !  C'était ma mère qui ne nous avait pas perdu de vue depuis un moment. Par contre lorsque nous levâmes la tête, quelle surprise ! plus aucune vache dans le pré ! Nous étions paniquées, ma soeur et moi, et partîmes à leur recherche. La Kiki, notre chien qui avait remplacé la Lorette depuis quelques années fit bien mine de nous aider, mais sans succés. Nous étions au plus mal quand soudain, nous apperçûmes à travers les branches, maman tout essoufflée, venue nous aider à récuppérer toutes nos vaches,  mais nous avions aussi reçu un bon savon. Nous n'avons pas oublié la leçon, je crois que plus jamais nous nous sommes aventurées à des jeux  en gardant les vaches, désormais nous apportions nos ouvrages de tricot ou de quoi lire un peu, histoire de passer le temps. Nous étions abonnées à "Frimoussette" et ce furent Suzon Dutil, Léa Glouton et Charles Jivon, qui nous tinrent compagnie durant nos longues aprés midi de bergères improvisées.

en haut la route 1960-61

Au Riveau

les enclos 1968

Lossedat 1948 avec la Lorette

les Enclos

Il me reste de cette enfance le goût des choses tendres. J'aimais notre pré du ruisseau, tout en bas du village. J'aimais mon bois des Barthes où nous allions charger du bois avec notre attelage, la Jaccade et la Mignone, ou la Jolie. Ces vaches étaient d'une patience extraordinaire. Je crois que si je n'avais pas connu tout ça, déjà je ne serais pas celle que je suis , encore moins celle que j'ai été, mais est ce dommage ? Je serais une autre, ou personne, qu'importe, il ne s'agit pas de moi, ni d'être ou ne pas être. Simplement dire ici, témoigner, oui, c'est cela, témoigner que cette vie là, a existé. Que c'était ainsi. La vie pas toujours facile, c'est un fait, nous préparait trés jeune à l'affronter. Nous n'échappions pas à notre condition, modestes nous étions, modestes nous resterions. Je n'ai jamais songé que les choses puissent être autrement, je n'en ai tiré aucun regret. Aucune souffrance. j'ai eu une enfance dure peut être au sens physique du terme, mais heureuse, elle n'était pas si différente de celle de la plus part des enfants de cette époque non plus, où il fallait donner la main, participer aux travaux communs, avoir du courage, ne pas  se poser de questions existentielles, en avions nous seulement l'idée ? Nous n'étions pas centrés sur nous mêmes,  nous avancions tant bien que mal, mais nous avions à coeur de faire bien, d'être droit, de ne causer de tort à personne et  si des valeurs de partage me sont venues, c'est de là, de ces temps là, et pas d'ailleurs que je les tiens.

Publicité
Publicité
Commentaires
D
Au fond, je me demande un peu si la tristesse d'hier ne fait pas partie de la joie de maintenant, je ne les trouve pas triste moi mes souvenirs, juste ce qu'ils sont, c'est à dire des souvenirs. Nous nous sentions aimés, protégés et quand on ne l'était pas c'est l'angoisse qui surgissait. J'ai un neveu qui est éleveur, il consacre tout son temps à son travail et pourtant il en trouve pour ses enfants. La dernière fois que je suis allée le voir, je suis repartie avec des choux fleurs, du jus de pomme et plein le coeur de moments fabuleux. Oui ils sont fabuleux ! Pourtant tout le monde ne les épargnent pas, en plus des conditions climatiques, de la crise économique, il y a aussi les mauvais coucheurs, les détrousseurs de coq qui chante, les allergiques aux pêts de vache, les énervés par le son des clochettes...alors oui, ils ont du courage !
Répondre
M
... de doux et tristes souvenirs d'enfance que les personnes de notre génération ont pu vivre à la campagne ou à la ville ... que les gens du monde rural vivent encore avec de longues heures de labeur journalier, sans jamais prendre de vacances ou si peu !<br /> <br /> Avec un hommage particulier à nos agriculteurs formidables qui subissent de plus en plus des conditions climatiques difficiles, la sécheresse, les orages, le gel, la grêle ! <br /> <br /> Qu'il est bon de déguster des pommes de terre, fruits, légumes en circuit direct, que le meilleur les accompagne !<br /> <br /> Merci pour ces souvenirs !
Répondre
D
Tout le monde pense à moi en voyant des vaches ! j'ai l'habitude et j'y vois une marque de sympathie.<br /> <br /> La sécheresse c'est pareil en Limousin, quelques pluies d'orages fin juin puis d'autres début septembre, voilà qui ne fait pas la maille.<br /> <br /> A les directives européennes, tout le monde en crève mais les énarques s'en fichent !
Répondre
C
Parti en Haute Marne entre Chateauvillain et Arc en Barrois j'ai pensé à toi avec les vaches blanches de nôtre clos des jeunes vaches qui donneront un veau c'est beau le miracle de la vie chez les bovins , Basile a bien fait son travail , Rocco aussi ce sera la dernière saillie pour ces deux taureaux , bientôt remplacés selon les directives européennes. Actuellement je compresse mes clichés , reprendrai bientôt pour le blog . Canicule en dpt 52 rivière Aujon à sec par endroit sans source , beaucoup de frelons européens et animaux de la forêt en bordure de rivière pour se désaltérer dans les trous d'eau .
Répondre
G
Un petit coucou Délia<br /> <br /> J'espère que tu vas bien
Répondre
Publicité