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12 juillet 2019

gravé dans la douleur.

Les jours passent, défilent et nous  ? Que faisons nous ? Maman. Tu n'es plus là pour que je te dise les mots que je n'ai pas su trouver avant. Avant, pendant qu'il en était encore temps. Manon t'écrit parfois. Quand elle a le coeur en vrac et besoin de toi. Romain, lui ne dit rien. Mais on sait tous qu'il n'en pense pas moins. Les nouvelles se succèdent et s'ajoutent à d'autres nouvelles. Si tu voyais tes petits comme ils ont bien grandi ! Les filles sont devenues maman et leurs enfants poussent tant et tant que bientôt ils seront grands. Les garçons eux, ont fait pareil. Il leur est advenu d'être parents d' enfants, qui eux aussi deviennent grands.

Pourquoi revenir maintenant, à quelques jours de mon anniversaire ? Ce jour de douleur pour toi de devenir mère et qui devait se répéter souvent. Bien trop souvent. Plus qu'une femme ne peut, ne doit en supporter. Pourtant tu supportas. Jusqu'au bout tu supportas. Jusqu'à l'effroi tu supportas, quand au bout de tavie, l'irréversible t'investit. Parce qu'aujourd'hui, j'ai entendu le cri d'une fille qui comme moi porte en l'elle l'écho d'une mère arrachée trop tôt à l'existance, et que certains cris, plus que d'autres, résonnent  en moi. Ce matin, j'ai acompagné sur son dernier chemin, quelqu'un qui a su mener à bon port,  ses enfants et qui aurait pu marcher de concert avec eux pendant encore longtemps. Seulement voilà, la vie est ainsi faite, qu'il faut se quitter un jour. Elle vivait dans l'obscurité depuis qu'une maladie lui avait fait perdre la vue. Je regardais ce matin, tous ces privés de la lumière du jour, venu lui rendre un dernier hommage. Comme ils étaient dignes. Comme ils regardfaient droit ! Comme ils semblaient forts de ce fardeau qui sur eux faisait une voute supportant une croix. Mais comme ils étaient beaux, tous, et comme ils reflètaient la lumière, eux qui ne la voyaient pas ! Devant moi, un monsieur essuyait ses yeux qui ne pouvaient plus que verser  des larmes. D'autres, derrière leur chien, essayaient de ne pas rater la marche pour se tenir droit. Et oui, il y a des handicaps bien pires que d'autres. On vit avec. On fait ce que l'on peut. On ne choisit pas, on apprend. Il en faut de la force pour se tenir debout en s'accrochant aux branches qui veulent bien nous protéger et nous guider pour avancer.

En redoutant avec angoisse cette effroyable épreuve, j'ai pris ce matin, une leçon de courage. Une leçon d'humilité. Une leçon de dignité. Je me suis dit que si par malheur un de ceux que j'aime devait porter un jour cette croix, c'est cette leçon dont il faudrait que je me souvienne. Il faut que je la garde gravée en moi.

 

 

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Commentaires
D
Je suis bien d'accord avec toi, Gwen, cela va sans dire, parfois on le montre, mais si on apprend à le dire, c'est encore mieux.
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B
Je suis bouleversée par ce que tu écris... D'avoir aussi vécu cela (voir partir ses parents sans leur avoir dit "je t'aime" que sur leur lit de mort a fait que je n'ai aucune pudeur à le dire à mes enfants et petits-enfants qui ont la simplicité de me serrer dans leurs bras en me disant aussi "je t'aime"<br /> <br /> Cela va sans dire ? Ca va tellement mieux en le disant !
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